Biographie - Pierre Clauss

Pierre Clauss est né en 1963 à Blois. Il vit en Corse depuis 2004.

Après une formation de topographe et d’historien de l’art, il rejoint l’association de photographes Chambre à Part en 2003 à Strasbourg, puis le Collectif K* en Corse en 2007 et il intègre en 2009/2010 le séminaire Reflexions Masterclass  dirigé par Giorgia Fiorio et Gabriel Bauret.

 

 

 

La nature est au cœur des images de Pierre Clauss et ses images sont au cœur de la nature. Dans la nudité de sa présence, sans voile, « mystérieuse au grand jour », selon la formule de Goethe, elle dialogue avec l’homme. Dans ce face à face, elle apparaît comme une force poétique — mouvement ou souffle de l’esprit —comme un lieu de mémoire et d’énergies. Elle est tour à tour, jaillissement, recouvrement, permanente et fragile. Ses éléments — la souche, l’arbre, le rocher, l’eau, les mousses — révèlent le mouvement incessant au cœur du cycle naturel qui, avec le temps, altère les êtres et les choses. Pierre Clauss s’approprie le célèbre adage héraclitéen « panta rei » ( « tout s’écoule, rien ne reste tel » ).
Sa photographie en prise avec des questions qui la déborde, comme celle du temps, de l’être, du devenir, évoque la dimension kantienne de l’infini et du sublime comme beauté en mouvement et tentative de cerner l’incernable. Beauté trouble, parcourue d’un frisson de terrible, proche en cela de Hölderlin ou de Rilke, pour qui « Le beau n’est rien autre que le commencement du terrible, qu’à peine à ce degré nous pouvons supporter encore ; et si nous l’admirons, et tant, c’est qu’il dédaigne et laisse de nous anéantir. »
( Rainer Maria Rilke, Les Elégies de Duino ).
Ces variations de paysages proposent une réflexion sur la nature, son immensité dans laquelle s’absorbent l’homme et ses limites, à l’écoute de leur rencontre. Son intériorité initie un dialogue entre le microcosme et le macrocosme.

 

« C’est à l’homme que la nature murmure ses désirs les plus constants, ses secrets les plus enfouis.
    Lorsque l’homme devient l’intérieur du paysage, celui-ci devient le paysage intérieur de l’homme. »

 Henry Maldiney   L’avènement de l’œuvre